Tombe existante à Colmar
deux soldats français
Nom(s)
Adolphe Edmé Voulminot
garde national
Joseph Wagner
garde national
Localisation
en partie sud C, ligne 55, emplacement 42 et 43
135, rue du Ladhof
cimetière municipal
68000 Colmar
Inscriptions
sur la face avant :
"MORTS EN COMBATTANT
14 SEPTRE 1870"
sur la face arrière :
"LA GARDE NATIONALE DE COLMAR
A ELEVE CE MONUMENT
PAR SOUSCRIPTION EN MDCCCLXXII
A
LA MEMOIRE
DE
VOULMINOT
ADOLPHE EDME
NE A COURTEVROUST
LE 15 NOVEMBRE 1855*
WAGNER
JOSEPH
NE A COLMAR
LE MARS 1832"
* il s'agit d'une erreur de gravure. L'année de naissance est 1835.
Informations sur les protagonistes
Tous deux furent tués au pont de Horbourg, le 14 septembre 1870, lors de l'entrée des troupes prussiennes dans la ville.
Les obsèques de Joseph Wagner eurent lieu le 16 septembre 1870 : une foule nombreuse assista à la cérémonie en présence de hauts fonctionnaires de la Préfecture, de magistrats, etc. Né à Colmar le 1er mars 1832, fils de François Wagner et de Madeleine Graff, vignerons de profession, il était célibataire, habitait avec ses parents et exerçait le métier de tonnelier.
Les obsèques de Joseph Edmé Voulminot, né à Courtevroust (Seine-et-Marne) le 15/11/1855, âgé de 35 ans, furent célébrées le 17 septembre 1870 et donnèrent lieu à une cérémonie imposante : le cortège funèbre était composé des personnaliés colmariennes (magistrats, juges, conseillers municipaux, amis et camarades du défunt, etc.).
source : site internet CRDP-Strasbourg (dernière consultation le 03/01/2016) : www.crdp-strasbourg.fr/bartho/mon_vou.htm
Informations sur l'ouvrage
Dès la fin des hostilités, la Garde nationale de Colmar nourrit le projet d'élever un monument à la mémoire de ses malheureux compagnons d'armes. La souscription, devant faciliter la réalisation de ce monument, fut immédiatement ouverte par l'ex-commandant de la Garde, M. Guise.
Auguste Bartholdi, ancien adjudant-major de cette Garde, était tout désigné et s'occupa du projet dès 1871. Projet simple, mais combien grand dans sa réalisation, ce qui laisse entrevoir l'ardent patriotisme de son auteur.
Mais aussitôt surgirent des difficultés d'ordre administratif avec l'autorité allemande : le Kreisdirektor [Sous-Préfet] qui n'était pas informé de la nature de ce monument et de la teneur de son épitaphe, se renseigna auprès du Maire de Colmar qui lui-même demanda des détails à M. Guise. Ce dernier, en date du 19 mai 1872, donne les renseignements suivants : « Le monument se compose d'une stèle verticale qui réunit deux dalles tumulaires. Une épée tombée d'une main mourante, une branche de lauriers gravés en sont les parties monumentales. Vous voyez M. le Maire qu'il est impossible de caractériser cette œuvre avec plus de modestie et de réserve. » Ces explications durent satisfaire et le Maire et le Kreisdirektor.
Il se présente donc comme prévu : un bronze représente un soldat qui, de son épaule, soulève la pierre tombale et de ses doigts crispés cherche à saisir son arme pour continuer le combat. La stèle porte cette simple inscription : "Morts en combattant, 14 septembre 1870", et les initiales "A B 1872". Au revers de la stèle, est indiquée la mention : "La Garde nationale de Colmar a élevé ce monument par souscription en l'an MDCCCLXXII à la mémoire de Voulminot Adolphe Edmé, né à Courtevroust le 15 novembre 1835 ; Wagner Joseph, né à Colmar le 1er mars 1832."
Survint la Grande Guerre. Un ordre du Général Gaede, daté de 1916, ordonna l'enlèvement de ce monument devenu dangereux pour le moral de la population. Il fut relégué au Musée Bartholdi. La guerre terminée, le monument Voulminot fut remis en état et inauguré le 23 mars 1919. Le monument resta en place jusqu'en septembre 1940, où il fut enlevé à nouveau sur ordre des autorités allemandes d'occupation. Le bronze qui pouvait servir à l'armement a été caché et fut remis en place au cimetière municipal dès la Libération.
Source(s) complémentaire(s)
Fonds Debuisson Documentation du musée d’Orsay 2003 Mathias, A., La statuaire publique en Alsace et Moselle : enjeu de l’affrontement franco-allemand 1870-1950, mémoire de D.E.A., Université Paris I.