deux plaques commémoratives à la mémoire des maîtres et élèves de l'école de santé militaire

Plaque commémorative existante à Strasbourg

deux enseignants et quatre étudiants français impliqué(s) dans le siège de Strasbourg

Nom(s)

Claude François Alexandre ​Bartholomot
médecin aide major
Joseph Combier
élève à l'école impériale de santé militaire
Léon Lacour
élève à l'école impériale de santé militaire
​Emile François Roy
élève à l'école impériale de santé militaire

Localisation

fixées l'une en-dessous de l'autre
à droite du porche d'entrée
sur le mur du cabinet des estampes et dessins
5 place du château
67000 Strasbourg

Inscriptions

​Plaque en partie haute :

"Du 9 Septembre 1861
au 30 Septembre 1870
ce bâtiment a abrité
l'ECOLE du SERVICE de
SANTE MILITAIRE
EN SOUVENIR
de ses chefs, de ses maîtres
et de ses élèves
les "CARABINS ROUGES"
dont 6 furent tués ou blessés
au siège de STRASBOURG (1870)
Les Citoyens de STRASBOURG
Les Medecins de l'ALSACE et
La Société des Anciens Elèves
du VAL-de-GRACE"

Plaque en partie basse​ :

"A LA MÉMOIRE DE
BARTHOLOMOT, COMBIER,
LACOUR, ROY
ÉLÈVES DE L'ÉCOLE DU Sce DE SANTÉ
DE STRASBOURG
TUÉS AU SIÈGE DE CETTE VILLE
(1870)
Plaque rétablie le 3 novembre 2006 à l'occasion
du 150ème anniversaire de la création de l'École."

Informations sur les protagonistes

​Claude François Alexandre ​Bartholomot est décédé à l'âge de 23 ans. Il était originaire de Chenevrey en Haute-Saône et célibataire. (acte de décès N°9954 du 22/09/1870)

François Joseph Combier est décédé à l'âge de 20 ans. Il était originaire de St Chamas dans les Bouches du Rhône. Il était élève à l'école impériale de santé militaire. (acte de décès N°2651 du 6/09/1870)

Léon Lacour est décédé à l'âge de 19 ans. Il était originaire de Sainte Marie aux Mines dans le Haut-Rhin. Il était élève à l'école impériale de santé militaire. (acte de décès N°2609 du 05/09/1870)

Emile François Roy est décédé à l'âge de 19 ans. Il était originaire de Plumergat dans le Morbihan. Il était élève à l'école impériale de santé militaire. (acte de décès N°2910 du 12/09/1870)

source : Registre des décès de la commune de Strasbourg. Année 1870. (registre consultable à partir du site internet des Archives départementales du Bas-Rhin par l'outil de recherche ADELOCH)


"Dans la nuit du 22 au 23 août, l'ennemi bombarda le bâtiment de l'École pour tenter de l'incendier. Les élèves réussirent, avec des moyens de fortune, à éteindre les différents foyers. Lorsque les bombardements débutèrent, les élèves se trouvèrent aux premières loges. Malgré le déluge d'obus, ils continuèrent à assurer leurs missions qui leur étaient dévolues. En portant secours aux blessés, civils et militaires, dans des conditions difficiles, les jeunes gens de l'École forcèrent l'admiration de leurs supérieurs et de la population. L'attitude exemplaire des élèves leur valut de nombreuses demandes d'assistance de la part de la population. La direction demanda aux élèves de ne pas répondre aux sollicitations sans un ordre de leurs supérieurs. En effet, les élèves prenaient beaucoup de risques. Or, sans ordre de mission, eux, ou leur famille, ne pourraient prétendre à aucune indemnité s'ils venaient à être blessés ou tués. Les élèves continuèrent néanmoins à apporter leur soutien sanitaire et moral. À l'heure de la capitulation, le dévouement des élèves fit l'objet d'éloges sincères de la part du général Uhrich et du conseil municipal de Strasbourg. Plusieurs élèves furent tués pendant le siège. La première victime fut le pharmacien Roy, blessé place de la cathédrale le 24 août en compagnie d'un camarade, il succombera 18 jours plus tard du tétanos. Le 5 septembre, deux élèves furent mortellement touchés par un obus à la porte des Pierres. Le 22 septembre, l'élève Bartholomot fut abattu alors qu'il portait secours à un blessé. Deux autres élèves furent également grièvement blessés pendant le siège. Le 27 septembre à 17 heures, la capitulation fut signée. Deux jours plus tard, le sous-directeur Rouis eut un entretien avec le chef d'état-major allemand. Ce dernier décida de ne pas considérer les élèves comme des combattants."
source : extrait de Kleider, Bertrand et Pabst, Jean-Yves. L'École impériale du Service de santé militaire de Strasbourg (1856-1870). pp. 61-72. Revue d'histoire de la pharmacie Année 2005 Volume 93 Numéro 345, consultable en ligne sur le site internet PERSEE (dernière consultation le 25/11/2015) : www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2005_num_93_345_5760

Informations sur l'ouvrage

​L’École impériale du Service de santé militaire de Strasbourg est une ancienne école militaire française formant des médecins et des pharmaciens des armées. Créée en 1856, elle est dissoute en 1870. L'école fonctionnait en association avec la faculté de médecine de l'université de Strasbourg. Cette dernière assurait la formation des futurs médecins. Elle était située sur les places du Château et de la Cathédrale. La guerre de 1870 modifie l'enseignement de l'école, les élèves en dernière année d'étude rejoignant l'armée du Rhin.  L'école reçoit le baptême du feu, sur ses bâtiments mais aussi dans le personnel de ses élèves, qui se couvriront de gloire et dont plusieurs verseront leur sang au service des blessés. Malgré sa courte durée de vie (14 ans) cette école a formé 1 054 médecins dont certains appartiennent à l'histoire de le médecine, notamment Alphonse Laveran qui découvrit à Constantine l'hématozoaire du paludisme et devient, en 1907, le premier prix Nobel de médecine français. L’ancienne école est occupée aujourd’hui par la direction des musées et le Cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg.

Source(s) complémentaire(s)

Récit du 5 septembre 1870 avec photo de Léon Lacour.
Fischart, Gustave. Guerre de 1870. Le siège de Strasbourg. Imprimerie Alsacienne à Strasbourg. 1897. Strasbourg pendant le siège. Chapitre IV. Page 244 (document consultable aux Archives départementales du Bas-Rhin sous la cote F°343)

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  • Jean-Marie Weiss / Archives départementales du Bas-Rhin
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