Préparer la pose de "Stolpersteine"

Apposer un "pavé de mémoire"

Le projet de poses de Stolpersteine, à la fois historique et artistique, revêt une forte valeur mémorielle et pédagogique. Les enseignants commencent à s’emparer de ce matériau avec des projets en germe à Wissembourg, Bouxwiller et Barr, notamment.

Les Archives d'Alsace sont associées aux recherches biographiques sur les victimes et proposent d’accompagner les enseignants désireux d’intégrer le projet. La journée pédagogique du 17 mai 2019 organisée aux Archives d'Alsace a permis d'éclairer le sujet et de susciter l’envie de contribuer à l’enrichissement de ce mémorial atypique.

Par le biais de ces petits cubes de laiton, essaimés dans 22 pays, on peut lire la tragédie européenne : peut-être plus efficacement qu’un grand mémorial, il montre la terrible emprise des nazis sur le territoire européen, la multiplicité des victimes, la dissémination du drame, dans chaque rue, devant chaque maison.

Etudier le parcours de vie d’un déporté en recourant aux documents d’archives est un outil pédagogique remarquable pour aiguiser l’esprit critique et contrer le négationnisme.

En effet, la force contenue par le registre ou la liasse est celle du « réel », du « vivant », de la « vérité » pour citer l’historienne Arlette Farge (le goût de l’archive, 1989). Sa découverte et son utilisation susciteraient-elles tant d’émotion si l’archive n’était effectivement dotée du pouvoir étrange de rendre présent ce qui n’est plus ? Et le retour à la communauté des vivants passe désormais par la couleur et la matérialité granulaire de ces minuscules particules d’encre et de papier mêlées... 

En 2019, les Archives ont accompagné les élèves de 1ère du lycée technique Oberlin à Strasbourg, ainsi que du lycée des Pontonniers, à Strasbourg. Elles ont également répondu à 5 demandes de recheches d'enseignants désireux de monter un projet avec une classe. Une journée de formation pédagogique a également été proposée afin de présenter les apports offerts par ce type de projet en classe.

Les premières victimes pour lesquelles un pavé a été posé en Alsace sont juives. Les recherches en cours et à venir incluent d'autres catégories de victimes (résistants politiques, pensionnaires de l'hôpital du Sonnenhof, homosexuels et tsiganes).