Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, affaires de successions : Kentzinger, Mathis, Maur (de Molsheim), Merckel, Schütz et Steinburger, ADBR H 2200. © Archives départementales du Bas-Rhin

Décembre 2017 - calendrier de l'Avent

Calendrier de l'Avent

Un peu d’histoire

Les papiers dominotés et dorés conservés aux Archives sont utilisés comme feuillet de garde des livres et registres reliés. On en trouve principalement dans les fonds notariés. Leur usage apparaît à la fin du 17e siècle. Les premiers, de fabrication turque ou persane, sont vite remplacés en France par des fabrications presque exclusivement allemandes. Leur commerce et leur importation se développent dans la première moitié du 18e siècle, avant de disparaitre presqu’entièrement au cours de la période révolutionnaire.




Jean-Michel Wendling, chercheur assidu aux Archives départementales du Bas-Rhin, a identifié le premier fabricant de papiers dorés de Strasbourg : Mathias Blanck, remueur de grains.


« Originaire de Dombach près d’Ansbach, en Franconie (actuelle Bavière), le remueur de grains Mathias Blanck épouse en 1709 Catherine Salomé Klein, fille de remueur de grains, et devient bourgeois quelques jours plus tard en s’inscrivant à la tribu de la Lanterne. Il passe à la fin de l’année à la tribu des Boulangers où il jouit successivement d’un droit de farinier et de fournier. De nouveau remueur de grains, il retourne à la Lanterne en 1712. Sa femme meurt en 1714 en délaissant une fille. Mathias Blanck se remarie en 1717 avec Anne Marie Bühler, fille de boulanger. Il sollicite en 1724 auprès des Quinze le privilège de fabriquer des papiers dorés, ce qui lui est accordé à certaines conditions. Mathias Blanck meurt en 1728, sa veuve en 1765.
Mathias Blanck semble avoir été à l’origine de la vogue des papiers dominotés à Strasbourg. On conserve un certain nombre de ses productions qui ont servi de couverture à des grosses d’actes notariés » (Jean-Marie Wendling, http://maisons-de-strasbourg.fr.nf/?s=dominot%C3%A9).

La majorité des papiers dominotés et dorés conservés aux Archives proviendraient d’Allemangne : Fürth, Augbsourg, Halle. Si les chercheurs commencent à s’intéresser à cette pratique artistique disparue, le champ des questions et des études reste vaste.

Parlons technique

Le papier vernis doré

Ce type de papier est le plus ancien dans ces papiers de garde. Apparu fin du 17e siècle en Allemagne, le papier vernis doré est obtenu par impression d’un bloc de bois sur lequel le fond du papier est gravé. Par la suite, les motifs en reliefs sont encrés par l’usage d’un vernis préparé à base d’un alliage de cuivre.
Certains de ces papiers peuvent également être inversés. C’est-à-dire que c’est le fond qui est doré, et les motifs conservent la couleur du papier d’impression.

Le papier doré gaufré


Ce type de papier est apparu à Augsbourg et Nuremberg vers le début du 18e siècle. Le papier doré gaufré est créé par l’apposition d’une très mince feuille d’un alliage à base de cuivre sur la feuille de papier, où elle est fixée par un apprêt. Cet assemblage est par la suite placé sur une plaque de cuivre gravée préalablement chauffée. Puis, grâce à une pression très forte, les parties de la plaque en relief fixent les dorures sur la feuille de papier en provoquant un léger gaufrage en creux. On procède ensuite à un essuyage, qui libère la feuille des dorures superflues non fixées et permet ainsi de distinguer le fond par rapport aux reliefs.

Le papier dominoté

Le papier dominoté est similaire au papier peint. Il a pour but de décorer en tant que doublure par exemple, ou encore de couverture de feuillet. Ce type de papier ce distingue par la répétition de ses motifs. La création de ce papier est réalisée par impression à partir d’une planche sur laquelle est gravée les dessins.