Façade est du bâtiment principal de la maison de santé de Stephansfeld : chapelle, grille ouvrant sur les jardins. 1855. Lithographie d’après nature par Th. Müller. Planche n°5. Imprimerie : E. Simon, Strasbourg. © Archives départementales du Bas-Rhin

Les archives des hôpitaux psychiatriques de Brumath, Hoerdt et Erstein : état des sources

Etat des sources sur la prise en charge institutionnelle de la santé mentale, du XIXe siècle à nos jours, d'abord dans le cadre de l'asile de Stéphansfeld jusqu'à l’actuel EPSAN (Etablissement Public de Santé Alsace Nord).



A l’origine de l’asile : le couvent de Stéphansfeld

Les origines de l’asile de Stéphansfeld sont incertaines. Les fouilles réalisées lors de l’aménagement des structures de l’actuel EPSAN[1] ont permis de situer sur l’emplacement de l’hôpital le cimetière romain de Brumath. De plus, d’après la chronique « Rivii historica monastica occidentalis », Etienne d’Eguisheim aurait fondé un couvent, au milieu d’une forêt riche en gibier, lui conférant les droits de chasse dans la haute et la basse forêt vers le Rhin. Une pierre portant la date de 1088 aurait existé à l’emplacement de l’église de ce couvent. En 1220, Stéphansfeld est érigé en commanderie de l’ordre du Saint Esprit pour y accueillir et soigner des vieillards indigents et des enfants trouvés ou abandonnés[2]. Cette activité se développe et se modifie au cours du Moyen-Age et jusqu’à la Révolution. Le couvent accueille successivement des vieillards et des enfants, puis de vieux prêtres lorsque les biens et les revenus de celui-ci sont mis à la disposition de l’évêque de Strasbourg (par un arrêt du Conseil d’Etat de 1774). Ce n’est qu’en 1777 que Louis XVI ordonne que l’asile soit à nouveau dédié à l’accueil des enfants trouvés. La direction de l’hospice est confiée aux filles de la charité de Saint Paul de Chartres. Dès 1789, l’administration est confiée aux Hospices Civils de Strasbourg. Durant la Révolution, le bâtiment de l’ancienne commanderie est repris par l’administration militaire et transformé en hôpital de campagne. En 1799, les enfants, qui avaient été hospitalisés à Strasbourg, réintègrent Stéphansfeld.

La fondation de l’asile

En 1806, la commission de l’Hôpital de Strasbourg souligne la nécessité d’un nouveau bâtiment dédié à l’accueil des malades de Haute et Basse Alsace, mais ce n’est qu’en 1832 que le Conseil Général décide que l’hospice de Stéphansfeld soit transformé en asile d’aliénés. Les orphelins ont été transférés à Strasbourg depuis 1821. En 1835, les 40 premiers patients intègrent les locaux. Les directeurs et les médecins chefs successifs développent l’asile et améliorent les conditions de vie des patients, notamment par le régime alimentaire, la distraction ainsi que par une meilleure gestion de leur cadre de vie. L’élaboration de pavillons séparés, permettant une répartition des patients en fonction de maladie est devenu un modèle repris par plusieurs asiles. C’est à partir de 1842 que l’asile de Stéphansfeld, après avoir signé un contrat avec le Haut-Rhin, accueille également les malades de ce département.

Dans les années 1870, le surpeuplement du Centre Hospitalier de Brumath entraîne son extension sur Hoerdt. Hoerdt est à l'origine un dépôt de mendicité ouvert en 1861, et ne devient asile d'aliénés, en tant qu'annexe de Stéphansfeld, qu'à partir du mois d'avril 1878. Un quartier de sûreté pour aliénés criminels (60 lits) y a ouvert en 1912, et fut progressivement fermé entre 1959 et 1964. En 1912 également, le Centre Hospitalier de Hoerdt acquiert son indépendance médicale et économique. Hoerdt devient asile d'aliénés.

Après la Deuxième Guerre mondiale (en 1952), l'asile, lieu d'internement, devient hôpital psychiatrique.

En 1972, la sectorisation est mise en œuvre. Elle repose d'une part sur le découpage de chaque département en secteur, d'autre part sur le principe selon lequel l'hospitalisation du malade mental n'est qu'une étape du traitement et que l'accent doit être mis sur la prévention, les soins extrahospitaliers et de post cure. A cela s’ajoute en 1973 la création du programme de formation du personnel soignant de secteur psychiatrique et du Centre Départemental de Formation du Personnel Soignant de Secteur Psychiatrique. En 1998, le projet de fusion entre les hôpitaux de Brumath et de Hoerdt et adopté : l'Etablissement Public de Santé Alsace Nord (EPSAN) voit le jour le 1er janvier 1999. A cette date, L'EPSAN comptait près de 1600 agents, et gérait plus de 30 sites extra- hospitaliers sur les secteurs de psychiatrie (générale et infanto-juvénile) du nord de l'Alsace y compris la périphérie de Strasbourg (est et ouest de la communauté urbaine). Stephansfeld et Hoerdt sont aujourd'hui regroupés dans une même entité, l'E.P.S. Alsace Nord ou EPSAN

Introduction : Noémie Merieau

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Réalisation : 2018

Auteur : Jérémy Arbogast


[1] Etablissement Public de Santé Alsace Nord.
[2] Information recueillies sur le site de l’EPSAN : http://www.ch-epsan.fr/epsan/Page.php?R=4&SR=9 , ainsi que dans les articles de Nonnenmacher (Francis), « L’asile de Stephansfled », paru dans la revue municipale de Brumath en avril, septembre et décembre 2003.