Vue des bâtiments de la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, dit Couvent de l'Île-Verte, à Strasbourg, avant leur destruction partielle, XVIIe siècle, ADBR H 1414/PLAN. Détail. © Archives départementales du Bas-Rhin

Edifices religieux

L’activité des bâtiments cultuels catholiques, luthériens, calvinistes ou israélites (églises, temples, synagogues, monastères, couvents ou encore abbayes) a produit une grande  variété  de  documents, qui sont aujourd’hui  conservés  aux  Archives départementales.

Pour faire l’histoire d’un édifice religieux, quel que soit le culte étudié, il faut croiser de nombreuses sources, publiques ou privées, manuscrites, dactylographiées ou iconographiques. Les documents relatifs au bâti religieux se trouvent en effet dans presque toutes les séries d’archives et un dépouillement minutieux des fonds peut être nécessaire.

La complexité et la dispersion de ces sources pourraient paraître déroutantes de prime abord. Un repérage systématique des séries intéressantes pour le chercheur en facilite la recherche.

La présentation qui suit ne cite pas les sources communes à tous les édifices : notariat (sous-séries 6 E et 7 E), enregistrement (sous-série 3 Q), cadastre (sous-série 3 P), ni les éventuelles informations dans les fonds judiciaires en cas d’expropriations pour cause d’utilité publique (série U pour le XIXe siècle, par exemple). Celles-ci sont néanmoins incontournables.

Consulter les fiches d’aide à la recherche publiées sur le site Internet des Archives : /rechercher/aide-a-recherche/un-lieu-ou-un-monument-/

1. Avant la Révolution française

• On peut trouver des dossiers relatifs aux paroisses et aux églises dans les fonds provenant des établissements religieux (séries G et H, série J), dans les fonds seigneuriaux (séries E et J) et dans les fonds de l’Intendance d’Alsace (série C) ou, à la marge, des institutions judiciaires (série B).

• Le chercheur est également invité à se pencher sur les archives paroissiales déposées (sous-série 2 G), qui remontent et contiennent les dossiers des conseils de fabrique, ainsi qu’aux communales déposées (sous-série 8 E). Leurs inventaires sont accessibles depuis le site Internet des Archives départementales : /rechercher/inventaires-et-bibliotheque-en-ligne/

2. Pendant la période révolutionnaire (1790-1800/1815)

La période révolutionnaire est un grand bouleversement : la série L (administration civile révolutionnaire) en rend compte, ainsi que l’incontournable série Q (domaines nationaux). Dans cette dernière, on trouve trace des confiscations et ventes des biens nationaux, essentiellement pour les maisons religieuses, mais aussi les fabriques.

Les sous-séries 2 G et 8 E restent des compléments et contrepoints indispensables.

La série V contient un peu de reliquat d’ancien régime. Le classement de cette série n’est pas finalisé. L’inventaire est à demander au personnel de la salle de lecture.

Le chercheur est également invité à parcourir les instruments de recherche de la série J (fonds entrés par voie extraordinaire).

3. Pendant la période concordataire, jusqu’en 1870

• On trouve de nombreux dossiers et plans d’architecture dans les archives des pouvoirs publics (série O surtout. A la marge, consulter également : les fonds des sous-préfectures, en série D ; les procès-verbaux et délibérations du Conseil général, en série N ; la correspondance du préfet, en série K ; sans négliger les délibérations communales quand elles ont été déposées, en sous-série 8 E) et tenter d’élargir avec les fonds judiciaires (série U).

• Les établissements religieux et les conseils de fabrique ou presbytéraux les complètent (sous-série 2 G, série V).

• La protection du patrimoine s’organise et s’intensifie au 19e siècle et de nouveaux types de dossiers s’ouvrent au chercheur actuel (série T).

4. Après 1870

• Il n’y a pas de séparation de l’Eglise et de l’Etat. La Préfecture du Bas-Rhin compte un Bureau des cultes. Les archives paroissiales sont publiques. Elles sont conservées en série AL (administrations de compétence supra-départementale) et en sous-série 2 G. A noter : certains dossiers de la série V se poursuivent jusque début du 20e s.

• Les collectivités, notamment territoriales, sont tenues d’apporter un soutien financier aux cultes reconnus, notamment pour la restauration. Ces dossiers se trouvent dans les fonds des administrations concernées en séries AL, D et W et sous-série 8 E : Préfecture (Bezirkpraesidium sous le Reichsland), sous-préfectures (Kreisdirektionen pendant le Reichsland), conseil régional, conseil départemental, conseils municipaux.

• A cela l’aide et la protection du patrimoine par l’Etat : conservation des monuments historiques en Alsace, Présidence de Basse-Alsace (Bezirkpraesidium) puis Préfecture du Bas-Rhin, Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), Inventaire général du patrimoine, aides des collectivités (par ex : travaux d’entretien et de restauration dans les fonds du Conseil général du Bas-Rhin), etc. Les versements de ces producteurs sont conservés en séries AL, D et W.

• Les fonds relatifs aux reconstructions après les deux guerres mondiales contiennent des dossiers pour les édifices religieux des zones sinistrés. L’état des versements, en salle de lecture et prochainement sur Internet, permet de s’orienter et d’identifier les producteurs, notamment le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.

• Fonds privés ou entrés par voie extraordinaire complètent le tour d’horizon, notamment les fonds d’architectes et les collections de photographies ou de cartes postales (séries J, Fi, voire AV).

Sources complémentaires conservées en dehors du département

Le rôle du pouvoir central est fort au XIXe siècle et de nombreuses sources sont conservées hors du département. Nombre d’entre elles sont accessibles en ligne.

Citons, pour le XIXe siècle :

• Les archives de la Commission des monuments historiques, conservées à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine en région parisienne. Les procès-verbaux de la Commission (1848-1950) sont consultables en ligne : http://elec.enc.sorbonne.fr/monumentshistoriques/index.html#preface.

• Les archives de la Commission des arts et édifices religieux, conservées aux Archives Nationales dans la sous-série F19 : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/series/pdf/F19-2010.pdf.

Jean-Michel Leniaud, historien français de l’art, est l'auteur d'un répertoire des architectes diocésains également mis en ligne : http://elec.enc.sorbonne.fr/architectes/287.

• Les rapports du Conseil général des bâtiments civils (dont les archives sont conservées dans la sous-série F21 des Archives Nationales), mis en ligne sur la base Conbavil, base de l’Institut National d’Histoire de l’Art (1795-1840) : https://www.inha.fr/fr/ressources/outils-documentaires/conseil-des-batiments-civils-conbavil/interroger-conbavil.html

• La base de données Mérimée. Hébergée par le Ministère de la Culture et de la Communication, elle recense les immeubles protégés au titre des Monuments historiques : http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/

Sources complémentaires conservées dans le Bas-Rhin - Sélection

• Service régionale de l’Inventaire du Patrimoine (SIP) : Le Service de l'Inventaire du Patrimoine dispose d'une riche documentation sur le patrimoine culturel de la région. Cette documentation est notamment constituée de dossiers documentaires dont une partie du fonds est proposée à la consultation sur le site du SIP. http://patrimoine.region-alsace.eu/

• Conservation régionale des Monuments historiques (DRAC Alsace) : au sein de la DRAC, la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) met en œuvre les actions de protection, de conservation et de surveillance des immeubles et des objets mobiliers protégés au titre de la législation sur les monuments historiques. http://www.culturecommunication.gouv.fr/Regions/Drac-Alsace/Disciplines-etsecteurs/Monuments-historiques/

• Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS) : Consulter notamment la base Numistral qui est la bibliothèque numérique de la BNUS. http://www.bnu.fr/

• Archives de la ville et de l'Eurométropople de Strasbourg, fonds des photographes Joseph Blumer (sous-séries 8 Z et 29 Z) et Charles Winter (sous-série 57 Z)